Les projets Jeunes
Ce dispositif trouve son origine dans le premier colloque de Grenoble en 2000, où une délégation de jeunes enseignants québécois, outre sa participation active au colloque, était venue suivre diverses activités avant celui-ci, en particulier dans l’équipe de Cabri Géomètre.
Si à EMF2003, rien n’a pu officiellement être mis en place, à EMF2006, à Sherbrooke, une quinzaine de jeunes enseignants stagiaires de mathématiques du secondaire français (en deuxième année d’IUFM[1]) ont rencontré un groupe similaire de jeunes enseignants québécois. Tous ont suivi une formation de deux jours à l’UQAM[2] à Montréal puis à l’Université de Sherbrooke, ils ont aussi rencontré des enseignants locaux. Durant le colloque, dans le cadre du projet spécial n°1 (voir actes), français et québécois ont présenté leurs travaux de fin d’études pendant la plage des projets spéciaux et ont participé aux travaux des groupes. Cette expérience a été enrichissante et a engendré une certaine dynamique pendant et après le colloque.
Aussi l’expérience a été renouvelée à Dakar en 2009 où, cette fois-ci, ce sont de jeunes enseignants de plusieurs pays (Tunisie, Québec, France et Suisse) qui ont rejoint leurs collègues Sénégalais quelques jours avant le colloque pour échanger sur leur vécu de formation et d’entrée dans le métier. Durant le colloque, ils ont disposé de temps pour présenter leurs travaux de fin d’études dans le cadre du projet spécial n°3 et ils ont suivi les travaux des autres groupes.
A EMF2012, l’expérience a été amplifiée avec l’objectif de toucher le plus grand nombre de pays de la francophonie et de s’ouvrir aux enseignants du primaire. Ont ainsi été réunis 26 jeunes enseignants du secondaire mais aussi du primaire et du supérieur venant d’Algérie, de Belgique, du Burkina Faso, de France, du Mali, du Maroc, du Québec, du Sénégal, et de 4 cantons de Suisse romande. Ces jeunes professeurs ont suivi un pré-colloque de 4 jours dans un lieu convivial de la campagne fribourgeoise.
Les conditions complexes de l’organisation de EMF2015, n’ont malheureusement pas permis de reconduire le projet « jeunes » à Alger, mais l’engagement a été pris de le reprendre de plus belle à EMF2018 à Paris.
Au-delà de l’expérience personnelle que représente une telle participation, ce projet vise à donner aux colloques EMF une bouffée d’air frais et à capitaliser sur l’avenir quant à l’investissement de ces jeunes pour essaimer autour d’eux l’attrait pour la collaboration au sein de la francophonie et pour développer une meilleure connaissance des différents systèmes éducatifs et des questions d’enseignement. L’expérience a montré que les jeunes qui ont été en contact lors des différents projets ont pour la plupart gardé contact entre eux et d’une manière ou d’une autre avec EMF et le monde académique de la recherche en didactique.
Le pré-colloque est un moyen pour eux de découvrir des réalités très différentes de leur propre pays et de souder des liens entre jeunes de divers pays. Durant le colloque, dans le temps imparti aux projets spéciaux, ces jeunes enseignants présentent leurs travaux sur des sujets variés tant par les niveaux scolaires en jeu que par les types de problématiques et les degrés de préparation des mémoires de fin d’études dans les différents pays. Dans certains cas, en l’absence de tels travaux dans le cursus de formation local, les participants ont même été amenés à faire un travail ad hoc en préparation du colloque. Si certains travaux trahissent une belle naïveté que la jeunesse des participants et le peu d’expérience professionnelle permet, d’autres sont d’un bon niveau scientifique et présentent des études bien documentées avec des références théoriques en didactique des mathématiques et en lien avec des expérimentations de terrain. Il n’en reste pas moins que tous ces textes attestent du dynamisme et du professionnalisme de ces jeunes qui sont investis avec un grand enthousiasme dans le projet.
A chaque fois, les participants ont plébiscité la participation active de ces jeunes enseignants dans les groupes de travail, où ils insufflent un dynamisme salutaire avec des questions du terrain du point de vue d’un praticien débutant qui interroge la recherche l’obligeant à sortir de ces derniers retranchements.