Le thème de EMF 2012

Enseignement des mathématiques et contrat social : enjeux et défis pour le 21e siècle.

 

L’année 2012 marque le 300e anniversaire de la naissance à Genève de Jean-Jacques Rousseau, en même temps que les 250 ans de la publication du Contrat social et de l’Emile. C’est également le centenaire de la création de l’Institut Rousseau, la célèbre Ecole des sciences de l’éducation fondée par le psychologue Edouard Claparède (1873-1940).
Dans l’Emile, non seulement Rousseau place l’élève au centre du processus éducatif, mais il confère aussi à l’éducation une dimension sociale affirmée en plaidant pour une école résolument émancipatrice. N’écrit-il pas : « Qu’on destine mon élève à l’épée, à l’église ou au barreau, peu m’importe. Avant la vocation des parents, la nature l’appelle à la vie humaine. Vivre est le métier que je lui veux apprendre ».
C’est ainsi que pour 2012, Genève et sa Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, issue de l’Institut Rousseau, apparaissent comme un lieu tout désigné pour accueillir le congrès de l’EMF et nourrir ses travaux sur les dimensions sociale et citoyenne de l’enseignement des mathématiques.
En ce début de XXIe siècle, il paraît opportun de s’interroger sur la place des mathématiques et de leur enseignement dans nos sociétés. La question du contrat social dans l’enseignement des mathématiques demeure d’autant plus cruciale que, dans beaucoup de pays, on assiste depuis plusieurs années à une baisse des effectifs dans les filières à forte composante mathématique. Le rôle social de l’enseignement des mathématiques a été dans un passé récent souvent réduit à celui de discipline de sélection. Ce rôle remis en cause, d’aucuns verraient bien la place des mathématiques diminuer dans les programmes scolaires. Plus généralement, les réflexions actuelles, dans la plupart des pays, sur les curriculums conduisent à redéfinir les contours des enseignements de mathématiques ainsi que leurs rapports aux sciences et à la « vie de tous les jours ».
Comment dans ce contexte assurer à l’enseignement des mathématiques une légitimité sociale, et sur quelles bases ?
Certaines demandes de nos sociétés sont aujourd’hui particulièrement fortes, comme celles de montrer dans l’enseignement l’intérêt des mathématiques pour la vie citoyenne, ou de mener une réflexion sur la place des filles, et plus généralement sur les questions liées au genre, dans l’enseignement mathématique.
Par ailleurs, l’enseignement des mathématiques semble être en pointe sur des questions vives des sociétés modernes, comme le travail collaboratif, la dimension sociale des apprentissages ou l’usage des nouvelles technologies.
Ainsi, les enjeux et défis entre enseignement des mathématiques et contrat social relèvent d’un double questionnement :

  • Quelles sont les attentes explicites et implicites de la société vis-à-vis de la formation mathématique du citoyen ? L’enseignement actuel y répond-il ? Au besoin, comment pourrait-il mieux le faire ?
  • Quelles contributions spécifiques l’enseignement des mathématiques peut-il apporter au contrat social, en prenant une part active aux débats dans la classe, dans l’école et plus largement dans la Cité ?

En abordant plus largement les questions vives qui concernent l’enseignement des mathématiques, les travaux des différents groupes, les projets spéciaux et les séances plénières traiteront particulièrement de celle du contrat social comme enjeu et défi pour le XXIe siècle.

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