Plénières

Conférence 

Voir les autres disciplines dans leurs rapports aux mathématiques : les avantages de l’histoire

Jean G. Dhombres, Mathématicien et historien des sciences. Directeur d’études à l’EHESS, France

Dans les différentes civilisations, les mathématiques se définissent au cours de l’histoire aussi bien comme une forteresse autonome que comme une résidence accueillante susceptible de se transformer grâce aux problèmes issus d’autres disciplines. De sorte que les mathématiques suscitent à peu près partout une double réaction selon différentes phases temporelles : une peur qui est indéniable et que l’on retrouve tant en Chine qu’en Occident et qui ne tient donc pas seulement au fait religieux, et la tentation d’utiliser les mathématiques comme un déguisement. On le constate aussi bien en astrologie des directions dans le monde arabe que dans les discours d’aujourd’hui sur les Big Data censées tout expliquer et surtout débarrasser l’esprit de tous les encombrements théoriques. Pour permettre une discussion suffisamment générale sur les liens entretenus par les mathématiques avec différentes disciplines, je me charge de trois récits. L’un concerne  la musique qui  fut longtemps enseignée comme une science de type mathématique pratique avec le maniement de certains rapports d’entiers et qui fut radicalement repensée au XVIIe siècle par la notion de fréquence et la théorie mathématique des cordes vibrantes. D’autre part l’astronomie prise entre une description géométrique et un jeu de calculs, et je présenterai alors l’étonnante école indienne du Kerala dont les préceptes de calcul s’écrivaient en vers. Enfin j’envisagerai les rapports compliqués des mathématiques avec la philosophie sur le thème des choses « impossibles", les paradoxes logiques et les nombres complexes. 

     

Conférence à trois voix

Mathématiques et didactique des mathématiques : quelles relations ?

Michèle Artigue, Professeur émérite, Université Paris Diderot-Paris 7, Paris, France

Bernard Hodgson, Professeur, Université Laval, Québec, Canada

Saliou Touré, Président, Université de Grand-Bassam, Abidjan, Côte d’Ivoire

La didactique des mathématiques a émergé comme champ scientifique dans la deuxième moitié du 20e siècle, en revendiquant l’importance épistémologique de ses liens avec les mathématiques, mais en affirmant aussi la nécessité de s’émanciper des discours existant sur l’enseignement des mathématique, de manière à comprendre les processus d’enseignement et apprentissage de cette discipline et à fonder l’action didactique. Au fil de son développement, la question des rapports entre mathématiques et didactique des mathématiques et, avec elle, celle des rapports entre communautés didactique et mathématique, s’est régulièrement posée, donnant lieu à des débats souvent vifs. Que retenir de cette histoire et où en sommes-nous aujourd’hui ? C’est à ces questions que nous essaierons de répondre dans cette conférence à trois voix, en croisant nos expériences et visions.

     

Table ronde

Interdisciplinarité et mathématiques : dispositifs et prescriptions curriculaires

 On rencontre de plus en plus dans les programmes scolaires la présence d’injonctions et de recommandations pour intégrer une « dimension interdisciplinaire » dans l’enseignement des mathématiques. Il semble même que ces recommandations se sont accentuées sous l’impulsion de l’approche par compétences prônant un enseignement de mathématiques situées, utiles et fonctionnelles. Il semble également que ces injonctions ne sont pas accueillies ni traduites de la même manière chez les différents partenaires, d’un pays à l’autre, voire d’un cycle à l’autre dans un même pays.

L'enjeu de cette table ronde est d'apporter un éclairage global, critique et actualisé, sur cette problématique, autant au niveau des fondements épistémologiques, des politiques éducatives, que de la pratique effective, tout en considérant l'élève, l'enseignant, l'institution et les supports éventuels.

Intervenants

Faiza Chellougui, Faculté des Sciences de Bizerte, Tunisie

Cheikh Mbacké Diop, l'Université Cheikh Anta Diop & IREMPT, Dakar, Sénégal

Judith Sadja Njomgang, Ecole Normale Supérieure, Yaoundé, Cameroun

Maggy Schneider, Université de Liège, Belgique

Ahmed Semri, Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene, Algérie

Hassane Squalli, Université de Sherbrooke, Canada

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